La catégorie de névrose d’angoisse a été la première innovation nosographique que Freud (1895) a introduite dans le domaine psychopathologique de son époque. Par sa conceptualisation, l’angoisse a été redéfinie comme un problème crucial dans le domaine de la névrose et le facteur sexuel a été considéré comme l’élément central de son étiologie. Toutefois, les hypothèses associées à la définition du facteur sexuel déchaîneront un intense débat, puisque Freud postulera qu’il est possible de distinguer une angoisse définie en termes somatiques (névroses actuelles), d’une angoisse relative à la participation du facteur psychique (psychonévroses), selon qu’il s’agit de pratiques sexuelles incomplètes ou d’une sexualité associée à des fantômes ou des souvenirs. Cet article cherchera à illustrer pourquoi la névrose d’angoisse peut être considérée comme une pièce fondamentale dans l’intense controverse qui oppose Sigmund Freud et Wilhelm Stekel. Les débats sur l’angoisse, développés dans le cadre de la Société Psychanalytique de Vienne et les thèses de Stekel (1908) sur les états d’angoisse névrotiques, peuvent être envisagés comme des éléments précurseurs de la démission du collaborateur et être également d’un grand apport dans la connaissance de l’étape précoce de la théorisation freudienne de l’angoisse.
