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Une critique du paradigme tragique en psychanalyse à partir de la conception éthique de la subjectivité chez Emmanuel Levinas.  De 1’assomption tragique au soupçon comique de la castration.

L’évolution psychiatrique

Volume 75, n° 4 pages 565-581

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Jacques Lacan pensait que la clinique psychanalytique devait rapprocher l’être humain de l’expérience ultime de la castration, en d’autres termes, de l’assomption tragique de l’inexistence de l’objet du désir. À partir de la pensée d’Emmanuel Levinas, l’article met en évidence la solidarité de J. Lacan et de Martin Heidegger quant au paradigme tragique qui implique l’idéalisation de l’assomption de la mort comme la dernière possibilité de l’être humain. S’inscrivant en faux contre cette conception, l’article montre d’abord combien cette assomption est plutôt une négation d’une certaine dimension de la castration humaine, celle liée à la contingence de l’autre sexuel. En effet, en distinguant l’objet petit a lacanien – neutre et imperturbable –, de l’autre sexuel – singulier et contingent –, l’article montre que l’incorporation du paradigme tragique à la clinique psychanalytique se fait au prix de l’éviction de la possibilité d’entendre et d’inscrire l’ordre traumatique et sexuel de la subjectivité. Dans ce sens l’article montre, d’une part, la solidarité de la conception levinasienne du sujet éthique et la théorie psychanalytique du trauma, mais, d’autre part, il met en évidence, aussi, la distance qu’il y aurait entre les deux en ce qui concerne l’idéalisation du surmoi chez Levinas. Finalement, en se servant de la théorie sur l’humour du philosophe Simon Critchley, l’article propose une stratégie qui permettrait de rapprocher Levinas à la psychanalyse et de concevoir une écoute psychanalytique de la dimension proprement sexuelle du trauma et de la subjectivité.